Tournée mondiale de George W. Bush
La vaste tournée internationale du Président américain, au cours de laquelle il viens de passer trois jours à Paris, serait, dans le langage diplomatique, "sa tournée d’adieu". La plupart des médias français sont trop content du départ de George Bush et de l’arrivée promise du messie Barack Obama, pour voir un peu plus loin. La presse française est devenue dans son ensemble une presse people, elle s'attache plus aux apparences qu'aux faits. A croire que les journalistes français ne vivent plus dans notre monde...
Beaucoup de médias et d'experts nous expliquent que cette agitation n'est que superficielle, que la puissance américaine est paralysée par les élections de novembre et déjà engluée en Irak et en Afghanistan. Nous savons quelle est la situation sur le terrain, nous vous avons déjà fait part de notre sentiment que la guerre est gagnée en Irak, voici les faits qui nous portent à croire que la tournée du Président américain pourrait être la phase préliminaire à une confrontation armée avec l'Iran, que nous avions déjà évoquée ici.
Quelques remarques d'ordre général s'imposent. L'Iran développe des technologies nucléaires qui pourraient lui servir à fabriquer des armes, c'est une certitude. Le Président iranien a menacé d'utiliser ces armes pour "rayer Israël de la carte" dans des discours publics. Des supposés experts nous explique que l'Iran ne disposera pas de l'arme atomique avant plusieurs mois, ce que semble oublier journalistes et experts c'est que s'il y a des frappes c'est avant que l'Iran dispose d'une bombe, car après il sera trop tard. Or qui peut dire exactement quand la République islamique disposera de telles armes ?
La presse américaine a depuis quelques mois fait le tour du sujet et plusieurs journaux américains ont annoncé les frappes à venir. Aujourd'hui le timing des évènements semble montrer que le dénouement se rapproche. D'une part, la période pendant laquelle des opérations aériennes sont possibles en Iran, en prenant en compte différentes contraintes d'ordre météo, durée des journées, etc., est favorable jusqu'à la fin du mois de juin. Ensuite, pour un Président américain en fin de mandat, déclencher une opération militaire majeure plus tard devient sérieusement difficile. Il faut également prendre en compte qu'un Président fraîchement élu, avec une nouvelle équipe, mettrait nécessairement plusieurs mois à prendre une décision aussi difficile. Donc en analysant ces données, on peut penser que la décision la plus prudente serait de lancer des frappes immédiatement.
D'autres arguments appuient nos convictions. En Irak une série d'opérations a été lancée avec succès contre les réseaux soutenus par l'Iran. Or l'une des principales menaces d'une confrontation avec l'Iran était son pouvoir de nuisance en Irak, et notamment dans le Sud et à Bassorah. Les opérations menées depuis quelques mois par les Forces de sécurité irakiennes contre l'Armée du Mahdi, formée, entraînée et financée par l'Iran ont totalement démantelé les réseaux terroristes iranien qui pourraient frapper les troupes américaines ou britanniques stationnées en Irak.
Sur le même théâtre d'opération la nomination à la tête du Central Command du général David Petraeus -- qui est l'artisan de la victoire en Irak et qui va donc pouvoir étendre ses méthodes à tout le Moyen-Orient -- même si elle ne sera effective qu'à l'automne, peut laisser penser qu'une nouvelle étape dans la démocratisation du Moyen-Orient va être entamée. De même on peut interpréter le récent bouleversement à la tête de l'USAF comme un signe de plus dans la proximité des évènements.
La présence en France du Président américain pourrait donc avoir pour objectif de rechercher un accord formel en vue de frappes aériennes imminentes.
Eric Cunat