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Les Amis de la droite Américaine
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26 août 2007

Rencontre avec Ron Paul

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La Bourse Tocqueville 2007 rencontre Ron Paul, le 11 juillet 2007

(NB : le groupe entier ne figure pas sur cette photo coupée, car plusieurs participants de la Bourse Tocqueville ne souhaitaient pas voir leur photo publiée sur internet)

Voici le premier compte rendu de mon voyage avec la Bourse Tocqueville 2007 à Washington DC. Lors de ce mois passé là bas, nous avons rencontré de nombreuses personnes du mouvement Conservateur Américain. L'une des rencontres les plus intéressantes fut celle avec Ron Paul. Ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le débat pour 2008 et le travail fait sur ce personnage depuis plusieurs mois pour le GOP France faisait que je connaissais assez bien nombre de ses positions. Deuxièmement, la faculté que nous avons à nous rejoindre sur nombre de sujets majeurs, et à diverger sur d'autres tout aussi importants, promettait une rencontre des plus intéressante, de mon point de vue en tout cas.

Ainsi petit rappel. Lors du second débat du GOP début mai 2007, en conclusion nous nous étions déjà penché sur le cas Ron Paul. Puis, j'étais revenu sur son cas par la suite. J'étais alors impatient d'enfin pouvoir rencontrer cette personne qui était, en politique internationale, exactement sur les positions inverses sur le pourquoi nous avions lancé le GOP France en décembre 2006.

Le plus amusant est que, lorsque l'on rentre dans le bureau de Ron Paul à la House of Representatives, on ne peut s'empêcher de sourire, et d'apprécier certains détails. Outre ce bâtiment magnifique, quoi que formel, la vision d'une photo de Hayek sur un mur ou une étiquette disant « Don't Steal, Government hates competition » ne sont clairement pas des choses que l'on peut voir dans tous les bureaux de parlementaires Français ou de Congressmen Américains.

Et soyons bien clair, de nombreuses positions de Ron Paul me satisfont clairement. Ainsi, le premier sujet que nous avons abordé fut sur l'économie et les principes de politique de ce candidat à la Présidentielle. Il est pour lui fondamental qu'une campagne présidentielle se construise sur un principe de base. Le Gouvernement Fédéral se doit d'être le plus faible et rétréci possible. Pourquoi ? Plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, l'intervention de l'État Fédéral dans les décisions individuelles – ou locales en ce qui concerne les États et les districts – n'est pas défendable si l'on veut se battre pour une vraie liberté. En effet, comment affirmer que l'on défend la liberté si l'on souhaite que Washington soit capable de dire à l'ensemble des citoyens Américains comment penser et  agir sur certains sujets ? Il n'est pas possible d'être opposé à ce principe de subsidiarité. Deuxièmement, ce Gouvernement doit être minimal pour des raisons économiques très claires. L'économie ne marche jamais mieux que lorsque l'État est absent. Quoi qu'en disent les démagogues Démocrates, le bilan économique de Bush depuis 2001 est l'un des meilleurs jamais atteints par un président Américain. Qu'elle était sa politique ? Diminuer les taxes et les interventions de l'État. Bien qu'il ne soit pas allé au bout de cette vision, la résultats sont clairs : jamais les USA n'avaient connu si bas chômage et si forte création d'emploi depuis plus de quarante ans. Alors oui, il est toujours possible de faire mieux. Là dessus, je rejoins tout à fait la position de Ron Paul. Ainsi, en mesure – symbolique oui, mais dans le même temps très importante économiquement – principale, le Candidat propose la dissolution de la Banque Centrale Américaine. J'ignore si cette mesure devrait être aussi radicale. Il est cependant certain qu'elle est à creuser.

 

En revanche, en ce qui concerne la politique internationale, dans les présents à la rencontre avec Ron Paul, nous avons été plusieurs à faire la même constatation. Ron Paul ne comprend pas réellement ce qui se passe en dehors des USA. En réalité, il est un grand défenseur de la doctrine « Monroe ». De quoi s'agit-il ? C'était la politique mise en place par les États Unis jusqu'au 7 décembre 1941, pariant sur le fait que s'ils vivaient sans se préoccuper de ce qui se passe dans le monde, tout ce passera pour le mieux. On connaît aujourd'hui les conséquences de cette stratégie...

Mais Ron Paul aussi est censé connaître les conséquences de cela. De même, n'oublions pas que la dernière fois que les USA ont fait en sorte de s'occuper le moins possible de l'étranger, c'était sous Bill Clinton. Cela s'est conclu par le 11 septembre 2001. Alors, lorsque ce candidat affirme devant nous en exemple, très sûr de lui, qu'il ne fallait pas aller au Viêt-Nam mais laisser le peuple décider... Est-il au courant que le Viêt-Nam était en guerre entre le Nord Communiste et le Sud ? Est-il au courant qu'il s'agissait d'une armée financée par la Chine pour imposer un gouvernement dictatorial ? Ce qu'ils ont d'ailleurs fait au final... Bien que la situation au Viêt-nam aura finalement était moins pire que ce qu'il était à craindre, en partie quand les dirigeants de l'ex-Nord Viêt-Nam découvrirent la richesse du sud comparé au nord, cela n'en fut pas moins une dictature. Les citoyens n'avaient aucun droit à produire pour eux même, les aliments et les biens ne pouvaient être transportés que part l'État, la pauvreté s'est développé à toute vitesse, etc...

Mais cela gêne t-il Mr Ron Paul ? Il ne semblerait pas. En effet, alors que nous parlions de l'Irak, cette phrase est sortie de sa part. « Maybe they don't like Democracy, but it's not a problem. » Alors que notre propre ministre des affaires étrangères revient justement de l'Irak, et a affirmé lui même la soif de démocratie des Irakiens, cette position de Ron Paul est inquiétante. Que ce soit à propos de l'Irak ou du Viêt Nam, dire qu'il ne soit pas grave qu'un peuple « n'aime pas la Démocratie » est une double idiotie. Tout d'abord, parce que dans tous les pays où il n'y a pas de démocratie, ce n'est pas du choix de la population, mais le choix d'une minorité qui possède la force. Deuxièmement, c'est effectivement un problème. Car personne ne peut être content, ignorer, ou se réjouir de l'existence de dictatures. Que signifie une dictature, où que cela soit dans le monde ? Cela signifie pauvreté, privations, peu voire aucune liberté, morts, et souvent guerres. Est-ce réellement non grave s'il existe des dictatures ? Non, en aucun cas. A terme, une politique réaliste et réellement humanitaire des démocraties doit viser à la chute de toutes les dictatures, afin que ce qu'il s'est passé en Irak, au Viêt Nam, en URSS, en Allemagne National Socialiste, ou que ce qu'il se passe actuellement au Darfour, en Iran ou en Lybie ne se reproduise jamais.

De ce débat, nous en sommes bien évidemment arrivé au sujet du 11 septembre. Peut être vous rappelez vous cette phrase où Ron Paul affirmait en plein débat qu'il y avait eu attaque sur les Twin Towers car les Américains étaient présent en Irak ? Sachez qu'il persiste et signe. « If they bombed us on 9/11, it's because they saw their country being occupied ». Essayons d'étudier un peu cette phrase. Ainsi donc, ceux qui ont attaqué en 2001 l'ont fait parce que leur pays était occupé. L'État qui a financé cette attaque et qui protégeait les chefs responsables de l'attentat étaient l'Afghanistan sous les Talibans. Or, les démocraties n'étaient pas, hélas pourrait-on dire, en Afghanistan. Cependant, effectivement les terroristes qui se sont fait explosé sur le WTC étaient Saoudiens. En effet, le seul et unique pays dans lequel les Démocraties étaient à l'époque était l'Arabie Saoudite. Et en quoi consistait cette présence ? S'agit-il de brigade massacrant les Saoudiens ? S'agit-il d'un État policier mis en place par les USA ? En aucun cas. Cependant, je comprendrais l'argument de Ron Paul si pour lui il fallait réellement « aller » en Arabie Saoudite, c'est à dire intervenir militairement de la même manière qu'en Irak. Je pense que c'est nécessaire. Mais ce n'est pas le point de vue du candidat. N'oublions pas que pour lui l'absence de Démocratie n'est pas un problème !

Quand ce candidat se trouve en difficulté pour débattre, il se retrouve à dériver sur un sujet parallèle. Ainsi, alors que nous étions en plein dans ce débat, une phrase étrange sort. « Neocons have a philosophy of killing those who are not agree with ». Si le rapport direct à trouver n'est pas évident, ne vous inquiétez pas trop. En revanche, une fois de plus, cela est intéressant à travailler. Si ce principe est contraire aux croyance de Ron Paul, il devrait s'opposer à toute dictature non ? Je n'ai hélas pas eu le temps de lui faire cette remarque. Cependant, une chose est sûre, cette phrase relève de la pire des démagogies. Étonnamment, personne n'est mort aux USA pour s'être opposé aux Néo-conservateurs. En fait, les seuls tués par la volonté des Néo-conservateurs sont ceux qui ont voulu combattre pour Saddam Hussein en 2003 (Ils étaient peu nombreux), ainsi que les terroristes Islamistes qui espèrent mettre en place une nouvelle dictature religieuse dans ce pays. Est-ce un mal ? Est-ce mal de vouloir protéger une population Irakienne qui essaie de vivre pour la première fois sa liberté ?

Enfin, la conclusion du candidat à ce débat aura été des plus inquiétante. « We beging to have a world with passeports and IDs like with Hitler in WWII ». Cette comparaisons finale est proprement scandaleuse. Comparer le fait vital de la vérification des identités avec l'un des pires régimes ayant existé sur Terre relève de l'inconscience. Vérifier qui prend un avion, savoir qui est qui en cas de nécessité de contrôle est une des sécurités les plus élémentaires qu'il nous reste dans la situation mondiale actuelle. Et ce pour deux raisons. Tout d'abord pour pouvoir trouver plus facilement de potentiels terroristes, ou au moins les empêcher d'entrer sur un territoire ou de prendre un avion. Deuxièmement pour protéger les citoyens comme vous et moi, afin de leur garantir qu'ils puissent démontrer qui ils sont, et ne pas être pris à tord pour un autre. Est-ce cela le régime d'Hitler ? Une garantie de la liberté et de la protection des citoyens peut-elle être comparée au National-Socialisme ? Cette preuve de la démagogie et de l'ignorance simple de Ron Paul en ce qui concerne l'histoire et la politique internationale m'a définitivement convaincu que, personnellement, je ne pourrais pas soutenir cet homme.

Pierre


NB : cet article ne représente en aucun cas le point de vue des responsables de la Bourse Tocqueville, ou de l'un des lauréats 2007. Il ne représente que le point de vue de l'auteur.



La Bourse Tocqueville

 

Tous les ans, L'Institut de Formation Politique (IFP) co-organise, avec l'association Contribuables Associés, un voyage de formation dans un pays étranger qui permet aux lauréats de l'Institut de découvrir les idées et les méthodes des instituts voisins.
Immergés au coeur d'une capitale politique pour une durée d'un mois, les six lauréats de la Bourse Tocqueville assistent aux séminaires et participent aux formations des instituts les plus prestigieux. Ils découvrent les centres de pouvoir et vont à la rencontre des décideurs du pays visité (élus, chefs d'entreprise, experts, journalistes, universitaires...).

L'objectif de ce séjour est triple :
- Formation : permettre à des étudiants à haut potentiel de connaître les rouages, les langages, les techniques d'influence et les priorités de la vie politique d'une capitale étrangère.
- Relations : Développer une culture de réseau en offrant à ces étudiants la chance d'accéder aux plus hauts responsables, de rencontrer de jeunes gens engagés et d'établir des liens personnels avec ces décideurs et futurs décideurs.
- Conviction : Constituer une communauté de futurs leaders français soucieux de défendre la primauté de la personne et les idées de liberté et de responsabilité.

L'édition 2005 a eu lieu à Washington D.C aux Etats-Unis.

 

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Commentaires
N
En parlant de l'ID, il voulait peut-être dire un pas vers la privation de liberté et vers un régime totalitaire, non ?
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