In memoriam : Beck et Goerdeler, véritables héros
Vous
savez tous que hier, le président Sarkozy a ""obligé"" les jeunes
Français à lire, à l’école de la République, la lettre du fusillé
communiste Guy Môquet.
Outre le
fait que je n’apprécie ni les tentatives d’endoctrinement à l’école, ni
la polémique nauséabonde soulevée par les membres du PCF (qui devraient
être contents qu’on parle de l’un des leurs !) et les enseignants
syndiqués, j’ai préféré parler d’une chose qui me tenait à cœur, et que
j’avais promis d’ailleurs à mes chers lecteurs : un extrait, faute d’en
publier le texte intégral, du discours que Ludwig BECK et Carl
Friedrich GOERDELER entendaient prononcer à la radio, à la mort
d’Hitler. Malheureusement, leur projet de renversement du pouvoir en
place fut éventé, et ils furent fusillés par la SS en 1944.
Il me semble néanmoins émouvant de lire ce que de véritables résistants
allemands, de surcroît, libéraux, auraient eu à dire si on leur avait
laissé la vie sauve, et que le destin leur avait permis de mener à bien
l’assassinat du Führer. Que leur pensée nous accompagne en ces heures
de fragile mémoire. Ces hommes, et leurs paroles, méritent toute notre
attention et notre considération.
Pour en savoir plus : http://resistanceallemande.online.fr/beck-goerdeler/beck-goerdeler.htm
« Aucune
communauté d’êtres humains ne peut exister en l’absence du droit ;
personne, pas même celui qui croit pouvoir le mépriser, ne peut s’en
passer.
Chacun, dans sa vie, connaît des
moments où il réclame le respect du droit. Dans l’ordre qu’il a conçu
pour cet univers, dans la création de l’homme et dans ses
commandements, Dieu a fait apparaître la nécessité du droit et de son
application équitable et impartiale. Il nous a donné l’intelligence et
la force de créer sur terre les institutions destinées à garantir ce
droit. C’est un crime que de ne pas respecter cet ordre établi. (...)
Les camps de concentration seront dissous, les innocents relâchés et
les coupables soumis à une procédure de droit commun. Mais nous
exigeons également que personne n’ait recours à la justice sommaire
(...). Il sera mis un terme immédiat à la persécution des Juifs (...).
C’est au sein de la famille que l’individu apprend les premières bases
de l’humanité. Refaire de la famille la cellule de base de la
communauté nationale est l’une des tâches premières de l’Etat (...).
La
liberté intellectuelle ainsi que la liberté de conscience, la liberté
religieuse et la liberté d’opinion qui ont été bafouées seront
rétablies. Les Eglises retrouveront le droit d’exercer librement leur
religion (...). Mais la presse doit redevenir libre (...).
Notre administration, autrefois si fière, s’est transformée en un tas
de machines et de rouages qui travaillent sans but utile. Plus personne
n’ose prendre de décision autonome et appropriée. Nous exigeons le
contraire des fonctionnaires (...).
En temps de guerre, on ne peut pratiquer qu’une économie dirigée, ce
qui implique la surveillance des milieux économiques. (...) Nous savons
très bien combien ce système économique est répugnant et qu’il ne sert
pas, en dépit de ce que l’on prétend souvent, les intérêts du plus
petit consommateur. (...) nous poursuivons sans équivoque le rétablissement de l’entière liberté
économique et de l’accès aux marchés mondiaux.
La propriété est la base de tout progrès économique et culturel (...).
(...) chacun d’entre nous doit savoir que les moyens de l’Etat ne sont
pas inépuisables. Lui aussi, il ne vit que du travail de ses citoyens
et des prestations qu’ils lui versent. Il ne peut donc pas attribuer à
chacun d’avantage que le produit du travail de ses citoyens. Pour cette
raison, nous refusons
catégoriquement de faire des promesses de prospérité économique. (...) L’endettement menace les monnaies (...).
En ce moment présent, nous proclamons que notre tâche première consiste
à laver le nom de l’Allemagne qui a été si souvent souillé... »
Source : Annexe 11, Notre Devoir de Mémoire de M. François BERTRAND.
Article tiré du blog de Philippe