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Les Amis de la droite Américaine
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11 juin 2011

Quels atouts pour Romney ?

romney2012

Excellent article de Philippe Deswel de la webrevue Le Bulletin d'Amérique.

Candidat malheureux à la primaire républicaine de 2008, Mitt Romney peut aujourd’hui faire office de favori pour l’investiture à l’élection présidentielle de 2012.

Côté Républicains, le panel des candidats présents aux primaires se décante lentement. De nombreux noms se sont retirés de la course, comme Mike Huckabee, ancien gouverneur de l’Arkansas, ou Harley Barbour, le gouverneur du Mississipi. L’hypothèse Donald Trump, quelque peu fantaisiste, a été dissipée – le magnat de l’immobilier souhaitant rester dans le secteur privé. Celui qui, depuis le début, mène la course en tête demeure Mitt Romney. Ayant échoué de justesse face à John McCain en 2008, il a depuis méthodiquement organisé ses actions en vue de préparer 2012.

Mitt Romney paraît aujourd’hui le mieux placé pour remporter l’adhésion des sympathisants du GOP, qui décideront de l’issue des primaires, et porter leurs couleurs face au candidat démocrate. Le dernier sondage Gallup lui accorde 17% des intentions de vote des sympathisants républicains. Néanmoins, de nombreux obstacles risquent de se dresser sur son chemin et une rude bataille s’annonce contre les autres candidats déclarés : Newt Gingrich, Tim Pawlenty, gouverneur du Minnesota de 2003 à 2011, Herman Cain, ancien membre du conseil de la réserve fédérale de Kansas City et CEO de Godfather’s Pizza, Michelle Bachmann, Représentante du Minnesota et égerie du mouvement Tea Party ou Ron Paul, le Représentant du Texas et, surtout, du mouvement libertarien. On parle aussi de Jon Huntsman, discret mais efficace gouverneur de l’Utah de 2005 à 2009. Sarah Palin, elle, laisse planer le mystère sur ses intentions. Elle a même nargué l’équipe de Romney en faisant passer son bus sillonnant la côte Est, nommé One Nation, non loin de la ferme du New Hampshire où il a déclaré officiellement sa candidature. Toujours selon le même sondage Gallup, elle talonne Romney avec 15% des intentions de vote.

Si Mitt Romney est en tête, c’est d’abord en termes de fonds levés. Peu après son échec de 2008, il avait monté un PAC (Political Action Committee), Free and Strong America, pour aider des candidats amis à travers le pays et leur trouver des financements. Il s’agit d’une pratique répandue. Après s’être acquitté de cette tâche avec succès, il a entrepris de s’attirer les faveurs de donateurs afin de préparer sa campagne. Il détient pour le moment le record de fonds levés, avec 10 millions de dollars obtenus en une journée. Romney pourra aussi s’appuyer sur ses importantes ressources personnelles, constituées au cours d’une carrière d’homme d’affaires à succès, comme il l’avait fait en 2008. Il s’agit d’un avantage sur certains de ses concurrents républicains, qui ont pris du retard en la matière – le paysage politique restant à éclaircir. Mais les démocrates sont susceptibles de donner le change lors de la véritable campagne ; on dit que le président Obama pourrait lever jusqu’à un milliard.

Du Boston Consulting Group au « Romneycare »

À un moment où l’économie reste la première préoccupation des électeurs américains, Mitt Romney entend capitaliser sur sa connaissance aigue et ancienne de ce domaine. Fils du Gouverneur du Michigan George Romney, il entame après un double cursus à l’université Harvard en droit (JD) et business (MBA), une longue carrière dans le secteur privé. Il s’est fait une spécialité du conseil en stratégie. D’abord au prestigieux Boston Consulting Group, où il a fait ses premières armes, puis au cabinet Bain, où il aligné les succès. En 1991, il est même devenu PDG de Bain – qui connaissait de sérieuses difficultés. En l’espace d’un an, il l’a faite repartir sur de bonnes bases à travers un effort de redressement vigoureux. Aujourd’hui, il s’agit d’un des plus cabinets de conseil les plus florissants. Mitt Romney s’est aussi fait un nom dans les activités de private equity, à travers Bain Capital. Certains opposants lui reprochent néanmoins d’avoir procédé à des licenciements en rachetant des entreprises à restructurer, même si le candidat met en avant les milliers d’emplois qu’il a crées au fil des ans.

Ancien gouverneur du Massachussetts, Mitt Romney s’est ainsi trouvé à la tête de cet État particulièrement libéral de la côte Est de 2003 à 2007. Son projet de Health Care, qui étendait la couverture à l’assurance maladie en la rendant obligatoire, continue de faire débat. Certains Républicains critiquent vertement le « Romneycare », tandis que le président Obama est heureux d’embarrasser un rival en déclarant à qui souhaite l’entendre s’être inspiré de ce plan au  moment de concevoir le sien. Mitt Romney s’est toutefois défendu en expliquant que son projet faisait 70 pages, contre plus de 2 000 pour celui des démocrates. Au reste, il s’est engagé à abroger l’Obamacare s’il était élu – tout en continuant à soutenir son propre plan, adapté dans le Massachussetts. Sur le plan fiscal, le candidat peut aussi se flatter de certains succès de taille. Confronté à un déficit d’environ 1,5 milliards de dollars – et projeté à 3 milliards – à son arrivée en 2003, il a quitté son poste de gouverneur en laissant un surplus d’environ 700 millions en 2007.  Un tel résultat n’est pas négligeable à une époque où le niveau de la dette américaine occupe bien des esprits [A lire : Dette américaine : entre consensus et divisions].

Changement d’allure mais non de politique

Une attitude jugée parfois versatile sur certains sujets de société et un pragmatisme d’homme d’affaires font de Mitt Romney un candidat original aux primaires du GOP et à la Maison Blanche. Il s’agit d’un leader charismatique et bien organisé – qui pourrait rassembler des profils divers d’électeurs, tout en levant des fonds importants.

123107smallCependant, le mouvement Tea Party garde une attitude contrastée à son égard, en dépit du fait qu’il se présente comme un « full spectrum conservative » – c’est-à-dire embrassant l’ensemble des convictions chères à cette famille politique. Il a aussi su attirer des soutiens forts au sein de certaines institutions conservatrices, comme par exemple l’influente National Review, qui l’a soutenue il y a trois ans.

Aussi, sa foi mormone – qui constitue un grand motif de défiance pour la droite évangélique – et son style trop policé ont pu être critiqués, alors qu’il devient primordial d’entretenir un lien particulier avec les électeurs. En 2008, il se vit reprocher son manque de chaleur et de proximité, alors qu’il arborait toujours de superbes costumes avec des cravates le plus souvent impeccables. On sait, par exemple, que George W. Bush était particulièrement doué pour mettre à l’aise son audience et apparaître comme aisément abordable. Son concurrent malheureux Al Gore avait fait preuve quant à lui, par comparaison, d’une grande arrogance à certains moments-clés. La leçon semble aujourd’hui avoir été tirée pour Mitt Romney. On l’aperçoit maintenant en bras de chemise, avec un style confiant et relativement décontracté. Il s’agit d’un Romney plus déterminé que jamais et prêt à « casser la glace » avec les électeurs qui entame ainsi la campagne des primaires.

Aura-t-il raison de ses concurrents républicains ? En tout état de cause, la tradition du parti de mettre en avant le candidat attendant son tour et « prochain sur la liste » – Bob Dole en 1996, McCain en 2008 – pourrait l’aider en cela.

Source : http://lebulletindamerique.com/2011/06/11/presidentielle-americaine-quels-atouts-pour-romney/

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