Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Amis de la droite Américaine
Les Amis de la droite Américaine
Derniers commentaires
Archives
11 septembre 2007

Le 11 septembre 2001

911ribbon

Un mardi ensoleillé de septembre 2001 voit se lever le rideau du vingt-et-unième siècle. Nouveau siècle, nouvelle époque, un drame d'une ampleur inédite va se jouer sous le regard médusé du monde entier. Pour les Etats-Unis et pour le reste de la planète rien ne sera jamais plus comme avant. Certain -- notamment en France -- vont avoir du mal à s'y faire. Pourtant on ne peut transiger avec la réalité, vouloir l'ignorer est un jeux dangereux, et ni les responsables américains, ni la population qui les élit, ne sont prêts à faire une erreur aussi grande.

1989 marque une victoire et un tournant dans l’histoire du monde et du combat de la liberté contre la tyrannie. Avec la chute du mur de Berlin sous la poussée des manifestants de l’Est las des lendemains qui déchantent, puis l’implosion de l’URSS en 1991, le modèle démocratique et libéral américain sort grand gagnant de la guerre froide. On peut rêver d’une démocratisation en douceur du reste de la planète. On peut penser que les derniers vestiges des dictatures tyranniques des anciens régimes vont tomber les uns après les autres -- brûlés par le soleil de l’histoire -- que la Chine, la Corée du Nord, l’Iran, l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan, Cuba ou le Soudan, vont devenir tôt ou tard des démocraties, que c’est le cours de l’histoire et qu’il n’y a qu’à laisser le temps faire son œuvre en l’accompagnant par des mesures économiques et diplomatiques. C’est du moins la politique de l’administration Clinton. On peut rêver de "la fin de l’histoire"1

C’était oublier un peu vite qu’à coté des bénéficiaires de la mondialisation, des démocraties qui s’ouvrent et s’enrichissent, il existe des régimes et des idéologies qui ne peuvent accepter cet état de fait. Des régimes totalitaires ou simplement autoritaires, des idéologies basées sur la dictature -- d’une religion ou d’une partie du peuple -- qui ne peuvent accepter la libéralisation et la démocratisation, même si elle parait inéluctable, du monde entier qui est en cours. Cette alliance qui s’oppose à l’avènement d’une nouvelle ère de liberté sur le monde, après plusieurs actions préliminaires -- attentats contre des intérêts américains, actions anti-israéliennes, instauration d’un régime totalitaire et rétrograde en Afghanistan -- trouve sa concrétisation lorsqu’un réseau mondial, baptisé "Al-Qaïda", organise la plus grande opération terroriste de l’histoire.

Le mardi 11 septembre 2001, à 8h46, le Boeing 767 du vol 11 d’American Airlines, qui a décollé de Boston pour Los Angeles à 7h59, s’écrase sur la tour nord du World Trade Center à New York. 17 minutes plus tard, à 9h03, un autre Boeing 767 -- du vol 175 de la compagnie United Airlines, qui a lui aussi décollé de Boston pour Los Angeles à 7h58 -- s’écrase sur la tour sud du World Trade Center. A 9h45, un Boeing 757 du vol 77 d’American Airlines, venant de l'Aéroport International Dulles de Washington et se rendant à Los Angeles, s’écrase sur le Pentagone2 à Washington DC. A 10h05, la tour sud du World Trade Center s’effondre. A 10h10 un Boeing 757 du vol 93 d’United Airlines, qui a décollé de Newark dans l’Etat du New Jersey (près de New York) à 8h01 pour San Francisco -- qui visait vraisemblablement la Maison-Blanche (résidence officielle du président de la République américaine) ou le Capitole (où siége le Congrès) -- s’écrase en Pennsylvanie suite à la révolte de ses passagers. Enfin à 10h29 la tour nord du World Trade Center s’effondre.

Le 11 septembre fait partie de ces jours qui ont changé le monde. Le bilan officiel est de 2'986 morts lors des attentats, incluant les 19 terroristes. A New York City, 2'595 personnes ont trouvé la mort dans les tours jumelles du World Trade Center , dont 343 pompiers du New York City Fire Department, 23 officiers de police du New York Police Department et 37 officiers de police de la Port Authority ; ainsi que les 92 passagers, membres d'équipage et terroristes dans le Boeing 767 du vol 11 d'American Airlines, qui ont été tués lorsque leur avion a percuté la tour nord du World Trade Center ; et les 65 passagers, membres d'équipage et terroristes dans le Boeing 767 du vol 175 d'United Airlines, qui sont morts en percutant la tour sud du World Trade Center. A Washington District Columbia, 125 personnels civils et militaires ont perdu la vie au Pentagone ; tandis que les 64 passagers, membres d'équipage et terroristes qui se trouvaient à bord du Boeing 757 du vol 77 d'American Airlines sont décédés en entrant en collision avec les bâtiments. Enfin les 45 passagers, membres d'équipage et terroristes du Boeing 757 du vol 93 d'United Airlines ont trouvé la mort dans le comté de Somerset en Pennsylvanie.   

C'est le premier attentat de masse de l'histoire. Il est intéressant de connaître comment ont réagi les médias américains. Voici des extraits de deux des plus grands journaux d'Outre-Atlantique. Pour le New York Times : "Un assaut effrayant et non conventionnel a commencé contre la patrie américaine. Le peuple américain et ses leaders doivent mobiliser leurs ressources afin d'y faire face. Cela ne peut être un de ces moments où le président déclare que les États-Unis seront inflexibles, où les forces militaires américaines répliquent sans efficacité et où la sécurité est renforcée dans les aéroports pour un mois ou deux. Cela doit être l'occasion d'une réévaluation fondamentale des activités de défense et de renseignement. Il faut procéder à un examen exigeant de la façon dont le pays peut faire face à cette menace sans sacrifier ses libertés." On sait aujourd'hui que c'est ce que George W Bush et son administration ont fait, et on sait quelles critiques -- y compris du New York Times -- ils ont subi et subissent encore.  Voici la réaction du Washington Post : "Cela fait soixante ans que le territoire américain n'a pas subi une attaque de cette envergure. Le pays avait alors réagi sans panique mais avec une détermination d'acier autour d'une idée : se défendre et punir les agresseurs. Aujourd'hui, la réponse doit être aussi convaincue -- à l'égard des meurtriers qui ont planifié et conduit les attaques, à l'égard de la ou des nations qui les ont accueillis et les ont encouragés." Là aussi, dès le lendemain du 11 septembre, les chose sont claires, et il est surprenant que dans le monde et particulièrement en France on n'ait pas compris comment allaient réagir les Américains. Il faut dire que la logique et le fondement des réactions américaines importent moins que leur critique systématique à des fins de politique intérieure. Pour se faire une idée de la réaction probable des Américains, on pouvait se remémorer cet extrait du discours inaugural de John F Kennedy, le vendredi 20 janvier 1961 : "Faites savoir à toutes les nations, qu'elles nous souhaitent bienveillants ou malades, que nous paierons n'importe quel prix, porterons n'importe quel fardeau, affronteront n'importe quelles difficultés, soutiendrons n'importe quel ami, nous opposerons à n'importe quel ennemi pour assurer la survie et le succès de la liberté."

Une guerre contre le terrorisme est donc lancée sur deux fronts, intérieur et extérieur. Les Américains font bloc autour de leurs dirigeants et de leur président, comme le prouve sa réélection en novembre 2004. Sur le plan intérieur une loi appelée Patriot Act3donne aux services de sécurité fédéraux un certain nombre de facilités pour traquer les terroristes sur le territoire américain et un ministère de la protection du territoire national4, qui regroupe différents services comme les gardes-côtes ou les services d'immigration est créé. Qu’on le veuille ou non le 11 septembre marque un tournant dans l’histoire. La super puissance américaine s’est vue contrainte par les événements de redéfinir totalement sa politique extérieure. La question posée était la suivante : doit-on agir de toutes les manières que l’on peut pour que le monde devienne plus pacifique, plus prospère, plus libre et plus démocratique ?

Avant le 11 septembre l’idée générale était que la communauté humaine allait vers un progrès constant et que quelques accidents de parcours, comme le terrorisme, les guerres localisées ou des directions politiques à contre-courant comme en Iran ou en Corée du Nord, étaient localisés, qu’il suffisait de les contenir pour que le monde entier aille vers la prospérité universelle. Aujourd’hui la classe politique américaine a tiré des attentats du 11 septembre la leçon que l’Amérique devait prendre les responsabilités qui sont les siennes en tant que plus grande puissance de la planète. Il est clair pour les dirigeants américains que "personne ne fera ce que nous devons faire à notre place". Toute la classe politique américaine est convaincue de cela. Cette nouvelle donne se traduit par une redistribution des cartes au niveau mondial en accord avec les idées de base de cette nouvelle politique américaine. Certaines pratiques qui avaient cours avec l’ancienne vision stratégique sont aujourd’hui remise en cause : alliance avec l’Arabie Saoudite ou fourniture de technologies sensibles à la Chine. L’idée est d’amener par un interventionnisme actif à tous les niveaux, aussi bien politique, diplomatique, économique que militaire, l’ensemble du monde à plus de pacifisme, plus de prospérité, plus de liberté et plus de démocratie. Dans ce cadre on voit bien que les pays qui sont des démocraties libérales ont tout intérêt à ce que les autres pays adoptent le même modèle qu’eux. Dans ce cadre on comprend aussi que les démocraties ont un intérêt commun.

Eric Cunat

1 De l'étude de Francis Fukuyama, La fin de l’histoire et le dernier homme, parue en 1992. Elle reprend l'idée de "fin de l'histoire" défendue par Hegel et Marx, pour qui une fois l'humanité unie dans la société sans classe communiste, il n'y aurait plus de guerres possible. La théorie de Fukuyama défend l'idée qu'avec la fin des dictatures de droite (Espagne, Portugal, Grèce, Amérique du Sud, Corée du Sud, Taiwan) et la chute de l'URSS, la démocratie et le libéralisme n'auront désormais plus d'entraves idéologiques et que la guerre devient de plus en plus impossible.

2 Bâtiment qui rassemble le ministère de la défense ainsi que les quartiers généraux des différentes forces armées américaines.

3 Le USA Patriot Act (qui signifie Uniting and Strengthening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism Act ou en français loi pour unir et renforcer l'Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme) est une loi américaine qui a été votée par le Congrès des Etats-Unis et signé par George W Bush, le 26 octobre 2001. Les principales mesures de cette loi permette une plus grande collaboration entre services de renseignement et police, ce qui n'était pas possible avant en vertu de la protection de la liberté individuelle. Elle renforce énormément les pouvoirs des différentes instances gouvernementales américaines chargées d'appliquer la loi (FBI, CIA, NSA et l'armée) et diminue les pouvoirs de la défense dans les procès judiciaires -- il faut préciser qu'aux Etats-Unis les pouvoirs de la défense lors d'un procès sont particulièrement importants et sont inscrits dans la Constitution. Elle est la conséquence directe des attentats du 11 septembre 2001. Cette loi est considérée comme une loi d'exception, c'est pour cela que la plus part des dispositions ne sont plus applicables depuis le 31 décembre 2005 (une partie est devenue définitive). La société américaine étant traditionnellement méfiante à l'égard de l'Etat et très scrupuleuse dans la défense des droits individuels, beaucoup de critiques à l'égard des restrictions que cette loi impose aux libertés individuelles. Cependant il faut rétablir une vérité, en France, où le Patriot Act est classiquement présenté comme une mesure arbitraire digne du pire des régimes tyrannique, la législation courante de surveillance d'internet, des réseaux téléphoniques, des individus et des associations est bien pire que le Patriot Act, et ce ne sont pas des mesures d'exception…   

4 Department of Homeland Security (http://www.dhs.gov/dhspublic/).

Publicité
Commentaires
I
Vous oubliez entre autres (et il y aurait à dire) de mentionner l'effondement du WTC n°7 lequel n'a pas été touché par un avion et très peu par les incendies. <br /> <br /> Pourquoi cet oubli?
J
C'est simple. C'est juste. C'est impactant et émouvant. Belle analyse qui vaut tous les hommages du monde. <br /> Bravo Eric ! <br /> (au fait, vas-tu à la fête de la liberté ?)
D
Superbe article. Sobre et juste. Bravo.
D
Photos perso de la célébration du souvenir en 2004, à NYC :<br /> <br /> http://leblogdrzz.over-blog.com/article-12287307.html
Newsletter
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 174 855
Publicité